Sans vouloir tomber dans les métaphores trop faciles, la vie des entreprises est souvent évoquée à travers un vocabulaire guerrier : guerre économique, conquêtes de part de marché, prises de contrôle hostiles… et qu’attend-on des managers si ce n’est une posture de meneur d’hommes, de stratège ou de tacticien, de « chevalier des temps modernes » ?
Confucius en son temps (5e siècle avant notre ère), a proposé un modèle de conduite pour ce qu’on pourrait appeler « l’honnête homme » de cette époque, et parfaitement d’actualité aujourd’hui.
Jun Zi * avait pour sens à l’origine « fils de prince ». Confucius en a révolutionné le sens en lui donnant le sens de « l’homme accompli, l’homme de bien ». Tout à chacun, dès lors qu’il est décidé à se perfectionner lui-même, peut incarner les valeurs humaines et les qualités de cet idéal confucéen. Un peu comme la Renaissance en Europe a vu naître l’humaniste et disparaitre le chevalier.
Ces valeurs ont tout leur sens pour les managers. En particulier cet « Homme de Bien » a des qualités humaines qui sont illustrées dans un des classiques chinois, le Yi Jing. Il fait preuve notamment de trois qualités essentielles :
- le courage dans l’adversité
- la capacité à s’adapter à la situation, sans perdre son cap ou ses valeurs
- la juste mesure du temps: il sait replacer les évènements dans un contexte de temps plus large, y compris en anticipant dans le présent les « germes du futur ».
Nos pratiques managériales peuvent largement s’en inspirer pour cesser de confondre urgence et importance, tactique et stratégie, courage et rigueur.
* Jun et Zi se prononcent respectivement au 1er et au 3e ton : jūnzǐ.